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Channel: Commentaires sur : Internet à l’école : « les enseignants doivent oser ! »
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Par : Loys Bonod

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Sur la dimension factice de l’apprentissage de Twitter, que j’ai analysée en détail, et les autres objections précises, vous n’avez pas répondu. L’incantation qui identifie « le progrès » et Twitter n’est malheureusement pas recevable…

J’ajouterais une remarque : Twitter présente cette dimension très particulière d’une communication qui, sous l’apparence de s’adresser au monde entier, n’est adressée à personne. Ce réseau asymétrique entretient à merveille ce que l’on peut appeler l’illusion narcissique, qui consiste à faire croire que ce qu’on écrit, parce qu’il peut potentiellement être lu par le monde entier, est digne d’être lu par le monde entier. C’est au contraire la valeur de ce que nous écrivons qui mérite un éventuel intérêt et pas le fait que nous écrivions : la communication scolaire entre deux classes est en vérité aussi factice que n’importe quel exercice scolaire. Pire : elle ne « donne du sens » à l’écrit que dans le rapport à l’extérieur de la classe, comme si écrire pour les autres élèves de la classe ou pour le professeur n’en avait pas. Plutôt que d’encourager les élèves à l’exposition d’eux-mêmes, il serait plus avisé de leur apprendre aux élèves en quoi cette exposition est problématique.

Pour ce qui est des « vingt ans de retard », l’argument est pauvre puisque réduit à la seule injonction. Ce n’est pas à la société (dans sa pire dimension consumériste) de faire l’école, mais à l’école de faire la société.

Quant à mettre des tablettes « à disposition des élèves en permanence » (sic), disons que c’est un usage pédagogique pour le moins étonnant.


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